SOUVENIRS du PAYS DOGON avec DOLO 02-02-2010

Publié le par Bandia-Monnet

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En route pour le pays dogon, les deux bus sont pleins à craquer et si mes souvenirs sont bons Jean-Louis est sur le marche pied !!! Une bonne vingtaine de lycéens maliens qui pour la majorité d’entre eux vont découvrir comme nous le pays dogon et les dix jeunes français. Quatre professeurs maliens, quatre français.

L’ambiance est chaude, et ceux qui sont sur la piste doivent être étonnés en nous voyant passer car les chants fusent des deux véhicules.

Nous traversons de grands plateaux rocheux avec, à l’horizon, la falaise immense et régulière. Plus nous approchons de Sangha, plus la végétation se précise.

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Une pause au bord d’une petite rivière, nous permet d’observer qu’à la moindre présence d’eau  les maliens s’afférent aux cultures.

Nous y verrons nos premiers champs d’oignons du séjour !

Arrivés à Sangha nous partons directement vers la descente de la falaise, en direction de Banani : rythme soutenu, ambiance énergique et déterminée malgré l’heure matinale et déjà la chaleur.


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L’enregistrement des propos de DOLO, au fil de la visite, nous permet un petit retour en arrière agréable à partager :

 

Géographie

 

« Le pays dogon est situé à l’est du Mali, à la frontière du Burkina-Faso.

C’est Marcel Griaule, ethnologue français qui a permis une meilleure connaissance du pays. »

Région la plus touristique du Mali. Classé au Patrimoine de l’Unesco.

La région est divisée en trois parties : le plateau, la falaise, la plaine.

     -  Le plateau est très accidenté et les terres n’y sont pas cultivables

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La falaise, dont la hauteur varie de 300 à 600m; paroi abrupte, coupée de failles et avec de nombreux éboulis où sont construits la plupart des villages. Partie la plus visitée des touristes « c’est la mère de la culture dogon ».

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Les emplacements de village dans le haut des éboulis ne sont pas gratuits mais ils sont stratégiques, à des endroits défensifs, femmes et enfants se cachent dans les grottes pendant que les hommes combattent, et les chevaux de l’ennemi ne peuvent pas grimper !

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Il y encore des petites maisons dans la falaise qui étaient celles des
Tellems (« ceux qui vivaient avant nous »), peuples occupant ce territoire avant les dogons et qui sont partis vers le Burkina. Les parois de la falaise sont coupées de failles qui permettent la communication entre plateau et plaine.

 

-      La plaine : la seule partie réellement cultivable. Elle court le long de la falaise sur toute sa longueur. Elle s’étend jusqu’aux dunes de sable, on l’appelle le nouveau pays dogon car ce sont là que des Dogons s’installaient fuyant  les Peuls.  Ce sont les colonisateurs qui ont pacifié la zone. Zone de culture : oignons, haricots, mil, fonio etc.…

 

Dictionnaire en désordremais chronologique


La table de divination ou « table du renard » ou « journal du lendemain »
F1030035.JPG pour que l’information circule.
Chaque soir les vieux viennent avec des questions, ils portent des arachides et de la crème. Chaque soir la table est nivelée, des dessins sont tracés au sol, petits tas, petites baguettes, des arachides sont déposées, la nuit le renard vient les ramasser et laissent des traces qui seront interprétées et apporteront les réponses aux questions posées par les vieux. C’est ainsi que circule l’information.

La crème est destinée à l’autel du renard,F1030034.JPG il s’agit de crème de mil, c’est comme un sacrifice pour demander des bénédictions ou faire une prière.

La crème de mil quand elle coule sur la pierre, quitte le monde des vivants, va dans le monde des morts. En contre partie les ancêtres récompensent ceux qui en font l’offrande (souvent les vieilles femmes).

 

Le Baobab : très important chez les Dogons.

Les feuilles servent pour la sauce (hein Christophe et Jean Louis !!!)

Les fruits sont utilisés pour les crèmes et le yaourt.

L’écorce pour  tisser les cordes, ou les jupes des masques.

C’est pourquoi les Dogons ne jouent pas avec les baobabs.

Les graines se trouvant dans les fruits font office de petits bonbons à sucer puis à rejeter.


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La maison des femmes, une dans chaque village, réservée aux femmes (pas aux filles) qui ont leurs règles, elles y séjournent cinq jours. Les hommes y sont bien sûr interdits ; et s’il y a des réparations à faire, elles se débrouillent par
elles-mêmes.

La toguna, lieu de repos pour les vieux, lieu de discussion, lieu de règlement de conflits.
Toit volontairement bas, en cas de conflit si quelqu’un s’énervait et se lèvait, il se rassiérait aussi « sec » et se calmerait ! lieu de garde aussi à l’époque de l’invasion des Peuls et s’il y avait problème, les habitants se réfugiaient dans les grottes.

Les piliers de la toguna sont ornés de symboles :

-      la tortue : chaque grande famille a une tortue : animal sacré. La mama qui prépare le repas sur la tortue a terminé, le père, chef de famille, prend une bouchée et la fait manger à la tortue, si celle-ci le mange, c’est bon,  si celle-ci refuse, c’est que le met est empoisonné !

-      le crocodile : Quand les dogons ont quitté la région du Mandé pour venir s’installer ici, ils sont passés par Djenné et Ségou et se sont arrêtés dans les boucles du Niger, ils n’ont pas oublié les crocodiles…

-      La vache : les dogons en font l’élevage et donc le commerce, ils l’appellent leur caisse d’épargne !

-      Les masques kanaga : représentent l’esprit de dieu et la création du monde. Dans la cosmogonie dogon : les 2 bras représentent le ciel, 2 la terre et le milieu est l’axe central rappelant que la terre est ronde mais aussi plate et qu’elle tourne sur elle-même.

-      La couverture des morts : carreaux noirs (la mort) et carreaux blancs (la vie). Quand il y a un mort, on l’enveloppe dans cette couverture pour l’emmener dans sa dernière demeure. Pour monter  les morts dans la falaise, il existe des chemins ; dans certains villages comme à Tireli les corps des morts sont hissés par des cordes. Cette tradition existe encore.

 

Le toit de la toguna :

Plusieurs rangées de bois en fonction du nombre de familles dans le village.




Les greniers :F1030016.JPG

Les greniers des hommes sont recouverts de chaume mais pas ceux des femmes.
Dans les greniers des hommes sont stockés les épis de mil après la récolte.

Dans les greniers des femmes, il y a deux étages séparés en 4 compartiments. En bas sont stockés : fonio, riz, soja, haricot. La partie haute est réservée aux objets : comme par exemple ce qui est préparé pour la dot de la fille.



Les maisons :

Les femmes n’ont pas de maisons personnelles, elles dorment dans la maison du mari. Mais l’homme a aussi une maison à lui et qui est sacrée.


Le Hogon et sa maison :


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Le hogon est le chef spirituel des
Dogons. Il relie les deux extrémités : dieu et la population.

Chaque jour pour assurer la prospérité de son village, il demande des informations au renard.

Une fois nommé hogon (en général c’est le plus âgé du village), il s’installe dans la « maison du hogon », sorte de palais royal dont la façade est couverte de petites cases où sont disposés médicaments, gris-gris pour attirer les faveurs de dieu. Il ne doit plus avoir de contacts physiques avec personne : ne pas  serrer les mains, ne pas approcher sa femme ou ses enfants. Il ne sera lavé que par le serpent qui le lèchera.

Il porte un chapeau rouge, soi disant tombé du ciel. Il était interdit aux Dogons de porter un chapeau rouge. La tradition se transforme…

Dans la cour de sa maison : un autel pour les sacrifices. Une grande case où est stocké le mil pilé par tous les habitants du village.

C’est une petite fille qui lui prépare ses repas. Sa femme goûte avant qu’il ne mange pour éviter une tentative d’empoisonnement.

Il a une queue de bœuf à la main : encore un symbole !

Il peut sortir de sa case pour se rendre à la toguna.

 

COMMENTAIRE et SYMBOLIQUE DE  LA PORTE DOGON :

 

Le hogon et ses deux fils

La femme du hogon

La fille du hogon

Rangée de masques kanaga

De chaque côté : le fleuve Niger : vagues d’eau

Animaux aquatiques

De chaque côté : un serpent : ancêtre mythique qui protège le hogon. Quand le hogon commence à avoir peur du serpent, c’est qu’il est en fin de vie. Quand il meurt, on dit « le hogon est monté sur la terrasse !

 

Têtards, canards et crocodiles : rappel du périple et de leur route depuis le Mandé en passant par Djenné et Ségou, séjour au bord du fleuve.

Rangée d’hommes : ceux qui existent sur terre.

Puis en bas : table du renard qui parle : une femme veut avoir un enfant, elle va voir le vieux sage, elle doit faire un sacrifice, tuer un poulet, femme accroupie avec le fétiche, couteau jeté par terre.

Quand elle aura un enfant, elle devra offrir une récompense et offrir un mouton.

On retrouve sensiblement les mêmes symboles sur les différentes portes.

 

 

 

 

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E
<br /> Merci à "X" (;P) pour ce bel article qui nous permet aussi de découvrir en images et en histoires le beau Mali. Merci !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Très bien documenté, bien écrit, belles photos =)<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Nous suivons avec intérêt cet échange entre deux cultures historiques<br /> "de l'Abbaye de Thélème au pays des Tellems".<br /> Merci de nous faire partager vos échanges.<br /> Et bravo aux organisateurs de ce voyage.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Bravo ! Qui ? Un beau commentaire de la visite de la falaise ! précis, documenté, vivant ! Continue !<br /> <br /> <br />
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