Bilan de ces 2 semaines au Mali par Pierre.

Publié le par Bandia-Monnet

Comme l'a si bien dit Hélène, il est difficile de mettre des mots sur ce que l'on a ressenti pendant ces deux semaines, car ils seraient maladroits et faibles. Mais il faut le faire, pour donner à ceux qui liront ces mots l'envie de partir à leur tour à la découverte du monde, et de connaître une expérience aussi riche que la notre fut.
Bien que nous sommes restés 2 semaines, j'ai eu l'intuition que nous avions toujours vécu ici (bien que mon ventre et mon nez suggéraient le contraire), et, comme certains l'ont dit, que nous étions "chez nous".
Etait-ce parce que tout de suite, bien qu'ils fussent inconnus, nous avons eu l'impression d'être proches comme de vieux amis avec ceux que nous avons rencontré ? Etais-ce leur sourire et leur bonne humeur toujours présents ? Au Mali, la chaleur ne vient pas que du soleil, c'est certain.
Dès les premiers jours, nous sommes allés à la rencontre des élèves du lycée, et je me suis tout de suite senti proche d'eux. Nous leur avons appris à se servir d'ordinateurs, et avons créé avec eux le premier journal de Bandiagara, qui grâce à leur énergie et leur motivation, fut composé de près d'une demi-douzaine d'articles en une semaine. Silloner la ville avec les élèves Malien, à la recherche d'informations, nous a aussi permi de mieux nous connaître.
La deuxième semaine est arrivé Alain Papillon, comédien du Plessis à Tours, qui travailla avec nous à la réalisation de deux spectacles. Le premier, entre français, était un mélange de Lettres entre chien et loup, création du Plessis, et des éléments de notre travail de théâtre à Jean Monnet. Nous étions 5 autour d'une table, avec Anouk debout, seulement éclairés de nos lampes frontales et d'un vieux projecteur, devant les maliens étrangers à ce genre de spectacle fixe et intime. Mais je crois que nous les avons touché, car nous n'avions aucun mal à être sincères avec eux.
Le deuxième spectacle fut spécialement créé pour l'occasion, sur le thème des mémoires communes, et il fut naturellement entre français et Maliens. Pendant trois jours nous avons travaillé, chanté, dansé, préparant un spectacle simple, mais riche d'émotions. J'eus l'occasion de découvrir la souplesse des horaires en Afrique, mais comme ils le disent si bien, " Vous les Européens vous avez l'heure, nous, nous avons le temps !". Mais cela ne nous empêcha pas de mener notre projet à bien, et de donner jeudi soir une représentation pleine d'émotion, devant et avec des amis que l'on allait quitter le lendemain matin.
Nos trois derniers jours se sont déroulés à bord d'une pinasse, le long du magnifique fleuve Niger, bien que j'avais encore dans les yeux ce que j'avais vécu à Bandiagara. Comme Nouhedy l'a dit, le matériel qui nous avons apporté au lycée est bien pauvre, au vue de ce que nous ont apporté les Maliens : la générosité du coeur, un savoir vivre et une chaleur que nous avons bien perdu en Europe. Mais il me manque des mots pour réellement décrire ce qu'ils m'ont apporté.
Je pense à une chose depuis que j'ai quitté le Mali : nous, en Europe, nous avons la technologie, la richesse et des sociétés "modernes". Au Mali, ils ont la bonté et la générosité, mais la misère. Qui est le plus avancé ?
Pour moi la réponse ne fait plus aucun doute.

                                                                                                                                                           Pierre Cayet

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A
<br /> Le temps...n'oublies pas la phrase de Ki-Zerbo "à chaque fois qu'on prend le temps, le temps prend une autre forme",ça m'obsède depuis le retour!AMC<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Il est super ton bilan ! Grâce à toi on a vu le Mali en musique et on repart là bas à chaque fois que tu joues.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Tout compte fait, c'est agréable de vous lire un peu en décalé, un peu plus tard que les autres, ça fait durer le plaisir que de revivre avec vous tous ces moments forts. Oui, les Maliens ont le<br /> temps, et ils nous en ont fait cadeau, sachons le garder vivant !<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Encore une fois, les lecteurs vont pouvoir apprécier à quel point cette rencontre est structurante pour chacun d'entre-nous. Nous avons eu aussi des fous rires inoubliables avec toi! Merci d'avoir<br /> apporté ta guitare qui dès le départ, à l'aéroport, a donné le ton (ou le "la") de ce voyage. Oui, une belle équipe. Nous avons très souvent chanté; voyage au final plutôt musical: à exploiter dans<br /> les futures actions de l'association. Beau commentaire de notre ménestrel philosophe.<br /> <br /> <br />
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