bilan des deux semaines au Mali par Hélène
C’était difficile de donner ses motivations et des mots pour décrire l’envie de partir dans la lettre de motivation pour le départ au Mali, mais c’est encore plus dur de mettre des mots au retour.
Le récit de ce voyage ne peut être complet et ne pourra jamais l’être réellement, sauf dans nos cœurs ou dans nos regards. Il manquera toujours aux mots la précision et la subtilité nécessaires pour décrire les saveurs, les odeurs, les sons, la perception des images et des paysages .Les sentiments très forts qui nous ont traversés durant ces quinze jours et que nous avons partagés entre maliens et français, entre français, entre élèves, entre élèves et professeurs ont fait tomber beaucoup de barrières, car nous étions devenus des amis tout simplement.
Les différents projets ont vraiment aidé et accéléré cette entente et surtout notre amitié. Dans l’atelier journal nous avons, les uns comme les autres, beaucoup appris par la rédaction des articles sur l’histoire de Bandiagara, l’architecture … Mais cela nous a aussi permis de faire de nombreux débats, notamment sur la famille et la place des femmes, qui nous ont permis de « confronter » nos cultures et d’en ressortir plus riches. La formation internet a, elle aussi, été très intéressante, cela m’a appris à travailler dans des conditions et une ambiance totalement différentes de celles que l’on a en France.
Le projet qui m’a le plus marqué, est celui du théâtre. Bien qu’il n’ait démarré réellement que la deuxième semaine, nous avions déjà commencé à nous connaître grâce à « J’ai la mémoire qui flanche… » et les souvenirs, mais aussi grâce aux différents projets auxquels nous avions participé. Le stage théâtre avec toutes nos personnalités, nos jeux, nos souvenirs d’enfances et ceux de quelques jours, que l’on a mélangés jusqu’à avoir presque l’impression qu’ils étaient tous les nôtres. La pièce qui me semblait un peu enfantine au début et devenue, avec nos quelques jours de stage et de mise en commun, un spectacle, notre spectacle, qui nous correspondait à tous. Le jeudi soir, nous avons tous pris, il me semble, le même plaisir chargé de l’émotion des dernières heures passées ensemble.
Une émotion qui a fini par se transformer en larmes jusqu’à créer « un embranchement du Niger », sur lequel nous avons passé les trois derniers jours de notre voyage. !
Trois jours à profiter du soleil, à penser tout les bons moments passés à Bandiagara avec nos amis maliens, trois jours à nous préparer lentement à notre retour inévitablement difficile en France.
Je ne suis pas sûr de revenir un jour en Afrique car rien ne me l’indique pour l’instant, mais ne dit-on pas que Bandiagara signifie « l’endroit où l’on revient » ?
Hélène BEAU